Côte d’Ivoire, en attendant la suite…
19 11 2010VOUS NE CROYEZ PAS TOUJOURS ce que vous voyez? Tant mieux, moi non plus! Vous ne croyez pas toujours ce que vous lisez? Alors là, on est vraiment fait pour s’entendre. En Côte d’Ivoire, l’heure est aux grandes tractations, aux grandes prières. Les deux grands camps qui se font face redoublent d’ardeurs pour triompher et dire en final de compte: Vous voyez bien que c’est nous qui avons le vrai garçon de ce pays! Je reviendrai j’espère avant le dimanche du 2e tour sur cette élection, mais en attendant, je vous offre cette petite vidéo à visualiser tranquillement, à tête reposée. Eteignez vos Gsm, débranchez vos téléphones fixes. Vous ne parlez ni ne comprenez le malinké? Moi non plus! Aussi, en cas de doute (le doute s’il est l’ennemi de la foi, d’après la Bible, est une condition de l’existence humaine, en philosophie), chercher un frère ou une soeur qui parle le malinké et qui vous authentifiera les propos de l’orateur qui ne font que confirmer ce que bon nombre de gens savent depuis le putsch du 24 décembre 1999.
Obambé GAKOSSO, November 2010©
Merci, Obambé, pour cette vidéo magnifique. Que les pays européens veuillent notre malheur, je le comprend bien. Mais que les voisins de la Côte d’Ivoire soient leurs intermédiaires comme au temps de la traite atlantique, c’est écoeurant. Non seulement, presque tous les pays africains ont assité en spectateurs béats aux malheurs de la Côte d’Ivoire sans jamais dénoncer la mauvaise foi des Européens, mais les plus proches voisins de ce pays jouaient aux vautours se nourrissant des dépouilles ivoiriennes. Nous ne l’oublierons jamais !
Mon cher St-Ralph,
Au moment ou tu mettais ton commentaire, on débattait justement de ces choses-la. Je ne te dis pas combien c’était houleux!
@ suivre, O.G.
Il y a des moments comme ca qui marquent la vie d’un homme. Je me souviens de ce sommet de chefs d’Etats africains au cours duquel Laurent Koudou Gbagbo s’adressant a ses pairs leur a dit: Qui parmi vous peut accepter ce qu’on m’a fait? Qui peut accepter d’être dépouillé de ses pouvoirs comme je l’ai ete et comme on veut encore me le faire?
Ils sont comme ca nos chefs d’Etat, la plupart du temps, complices des puissances non-africaines contre leurs propres frères du continent! Et chaque année, on va a Addis Abeba pour célébrer une soi-disant Union africaine.
@+, O.G.
Salut les Frangins
St Raph a écrit ceci: « Non seulement, presque tous les pays africains ont assisté en spectateurs béats aux malheurs de la Côte d’Ivoire sans jamais dénoncer la mauvaise foi des Européens, mais les plus proches voisins de ce pays jouaient aux vautours se nourrissant des dépouilles ivoiriennes. Nous ne l’oublierons jamais ! »
Attention mon frère, entre cette dernière phrase et le basculement dans un certain « enfermement » que je refuse de nommer ici, il n’y a qu’un pas! Je comprends ton émotion et ta colère, crois-moi; mais il me semble que tu te trompes d’ennemis. La passivité, la complicité, l’implication des voisins face à/ pendant les « malheurs » de leurs frères ont toujours été le fait des pays africains. Je revois encore Yowéri Musévéni avec son sombrero et sa canne arriver à Nairobi et se faire huer par les nairobiens; il ya eu la Sierra Leone et le Libéria: je ne me souviens pas lequel des petits doigts la Côte-d’Ivoire a levé. Il y a le Tchad, la Centrafrique et la RDC: même attitude des pays voisins! Si toi tu refuses de l’oublier, saches que des millions de RDCéens, de libériens, de sierra léonais, etc etc risquent eux aussi de ne jamais l’oublier! Et le rêve de ton frère Obambé Gakosso risque de tourner en cauchemard. Ceux qu’il ne faut pas oublier sont ceux qui nous ont conduit dans ces malheurs, et pas les pauvres populations de Mandana, de Korodougou ou de Fongolimbi!
Il est fort possible que j’ai mal interprété ta dernière phrase en question et je m’en excuse d’avance tout en te disant que si je l’ai mal comprise c’est peut-être qu’elle était mal placée dans le texte.
Bien le salut!
Je ne sais plus qui disait:
Il faut de la modération en tout, même dans la modération.
LLK je te salue et embrasse les frères de ma part ;
Salut Letsaa,
Tu n’as pas mal compris ma pensée. Tu l’as parfaitement comprise. Le résumé que tu fais du mutisme des africains qui a accompagné les différents crimes qui ont eu lieu sur le continent est une chose que je n’ignore pas et ai toujours condamné dans de nombreux messages. Mais je fais tout de même une différence de taille entre les pays lointains et les voisins. Par exemple, le fait de ne pas connaître la RDC ne m’empêche pas de trouver ignoble l’attitude de certains de ses voisins. Je fais aussi la différence entre l’attitude des gouvernants au début des indépendances et maintenant. C’est à ceux de maintenant de nous prouver que les choses changent ou ont évolué. Voilà pourquoi maintenant je peux me permettre de dire que je n’oublierai pas. Il y a quelques années, je n’aurais jamais pu dire cela parce que j’étais aussi ignorant, comme beaucoup, de bien de choses.
Mon écoeurement ne vise pas les populations car si tel était le cas, les millions de Burkinabé et de Maliens vivant en Côte d’Ivoire seraient mes ennemis. Mais non. Quand je dis que je ne pourrai jamais oublier l’attitude des voisins de la Côte d’ivoire, je veux dire que si j’avais la possibilité de leur faire sentir le poids de leur dépendance (et la Côte d’Ivoire a tous les moyens de le faire), je n’hésiterais pas. Quand je dis que je n’oublierai jamais cette attitude, je veux dire aussi que je ne manquerai jamais l’occasion de faire savoir à mes amis Bourkinabé qui aujourd’hui sont en phase avec leur pays qu’ils sont capables d’ignominie et donc indignes de confiance comme ceux qu’ils se plaisent à critiquer . Mais malgré ma colère, je ne perds pas de vue qu’il y a des Bukinabé qui ont toujours défendu la Côte d’ivoire contre leurs gouvernants. Naturellement, je suis de ceux qui n’oublient pas.
Salut Frangin Saint Raph,
Tiens tu m’as donné envie de prononcer cette prière: « Santo Raphael, ora pro nobis! »
J’aurais tellement aimé, comme toi, connaître des Ivoiriens qui ont toujours défendu les Burkinabé au plus fort de cette Ivoirité qui a fait de ce pays tant aimé un pays tant décrié!
Mais bon, attendons de voir ce qui va sortir des urnes. Nous avons tous les yeux tournés vers la lagune Ebrié et malgré tout je murmure « Santo Laurenzo, ora pro nobis » et zut, je me rends compte qu’il n’y a pas de Santo Konan ni de Santo Alassane! (l’un étant animiste et l’autre musulman).
On sera, on sera se voir, on sera, on sera se voir…
Chez moi ici le choléra continue son oeuvre et la peur fait que des braves gens à qui on a distribué des aquatabs pour purifier l’eau avant l’utilisation se sont mis carrément à avaler ces comprimés et à se trouver intoxiqués!
Bien le salut!
Salut Letsaa,
Nous pensons bien tous à Haïti. Crois-moi que ton pays est très souvent porté en prière en France et sans doute ailleurs dans le monde. C’est notre façon à tous de soutenir haîti, de le « défendre ».
Quant aux ivoiriens qui ont défendu les burkinabé, se sont tous ceux qui dans le sud de la Côte d’Ivoire ont continué et continuent à vivre en paix avec eux. Car il ne faut pas oublier que c’est dans le sud du pays que vivent la majorité des populations nordistes ainsi que les burkinabé et les Maliens. Si l’antagonisme nordistes-sudistes était vrai, au plus fort du conflit, ceux qui auraient payé le prix fort auraient été les Nordistes et les burkinabé qui vivent dans toutes les villes et tous les villages du sud. C’est pourquoi les Burkinabé du Burkina ont tout à fait intérêt à ne pas trop titer sur la corde. Car si demain le feu doit être mis aux poudres… vraiment aux poudres, les burkinabés seront forcément perdant.
Dans le sud de la Côte d’Ivoire, les gens prient chaque jour pour que la paix reviennent. Certains, quelque part, préparent leurs armes. J’espère me tromper. J’aimerais me tromper.
Salut Saint Raph,
Tu me fais penser à un ami qui me disait: « si nous fermons le frontière, le Burkina sera asphyxié et disparaîtra de la carte de l’Afrique ». Et les frontières furent fermées. Les biens et colis à destination du Burkina ne transitaient plus la RCI. L’activité portuaire tripla à Lomé et Cotonou…. Il ne faut pas, qu’à cause d’un homme ou des hommes politiques tu en viennes à « t’ivoiriser » à l’extrême. Au début du début l’homme à abattre était ADO, mais qu’ont donc les pauvres « casseurs de pierres », les « beteurs de libanga » comme on dit au Congo en ont à f. de la politique politicienne des hommes politiques. D’ailleurs il y a environ un an, n’est ce pas dans le fief même de Gbagbo qu’il y a eu des morts, (pas du fait des Burkinabés ») mais du fait de la politique nationale. J’ai connu un temps où je débarquais à l’aéroport d’Abidjan et pouvait m’adresser à un gendarme: « mon frère, c’est comment pour aller à l’hôtel xxx, mais je n’ai que des francs français ». Le gendarme répliquait: « ma soeur, tu es chez toi ici, je te prêtes 5000FCFA pour ton taxi et demain je viens les récupérer ou alors tu repasses ici, je serai de service à partir de 14h ». C’était ça l’Afrique, Mon Afrique. Aujourd’hui,je débarque à l’aéroport FHB, je m’adresse à un policier: « bonjour mon frère… » Il réplique: « c’est qui ton frère? D’ailleurs montre-moi ton visa, tu n’es pas Burkinabé toi, ou malienne, ou guinéenne » ; je réponds: « non je suis du Congo »! Il continue: « Bon de toutes les façons tu es étrangère, montre-moi ton visa »! Le « Et » et/ou le « Ou » étaient passés par là avant moi; la Côte-d’Ivoire aux Ivoiriens!
Au moins ce policier là ne m’avait pas répondu comme l’autre à l’aéroport de Douala qui sans sciller me fit: « quoi, vous croyez que c’est votre bonjour là que je vais manger ce soir? »
En tout cas, aujourd’hui j’ai suivi une conférence par le Grand Ati (pape) du Vaudou et j’ai appris que ceux qu’on avait débarqué dans le Nord de mon île venaient de Guinée, du Dahomey, du Togo, du Sénégal, du Nigéria, et que Makandal fut un mandingue. Ceux qu’on emmenait dans le Sud venaient du Congo et des pays de l’Afrique centrale et c’est comme ça que mon oncle Macaya, premier marron, kongo de vrai kongo (c’est-à-dire sauvage car ici si on te traite de Kongo c’est pour éviter d’utiliser le mot « sauvage » ) s’est retrouvé à escalader les mornes. Au Centre de l’île, on entassait un peu tout le monde: les maliens, les nigériens et les Burkinabés? Oh Pardon à cette époque-là, le Burkina et la Côte-d’Ivoire c’était un même territoire et leurs habitants étaient des frères.
J’arrête pour ce soir. Je m’en vais suivre un débat entre deux candidats aux élections présidentielles qui se tiennent ici aussi le dimanche prochain: qui a dit que Haïti n’était pas une branche de l’Afrique?
Bien le salut.
L’Iguane,
La mise à la retraite de Bédié est une bonne chose.
Quant aux deux autres…
MEK
Chère Letsaa,
Rassure-toi, mes intentions ne vont pas si loin. Quand je dis que « nous n’oublierons jamais », c’est pour dire que j’ai la ferme conviction qu’il est nécessaire d’apprendre aux uns et aux autres à respecter les lois, les règles.
Si la Côte d’Ivoire est dans cette situation, c’est parce qu’il y a eu trop longtemps une totale absence de règles. De telle sorte que dire qu’on est Ivoirien est devenu un crime parce que celui qui est en face comprend tout de suite « xénophobie ». La Côte d’Ivoire ne peut pas demeurer éternellement un pot pourri où celui qui y arrive peut voter, prétendre entrer au gouvernement, pendant que les autres pays comptent leurs ressotissants afin les servir. Aucun pays africain ne connaît la situation de non-droit qu’a connu la Côte d’Ivoire avec Houphouët-Boigny.
La libre circulation des hommes n’empêchent nullement les règles. Je pense même qu’elles sont nécessaires. Si jouir de la liberté dans un pays étranger doit pouvoir dire se mêler de sa politique, je dis NON. Un jour, j’écrirai un article sur le problème de nationalité que la Côte d’Ivoire vit avec les pays voisins du Nord comme le Burkina et le Mali. C’est vrai que certains ont un nom très localisé que l’on ne ne trouve nulle part ailleurs dans le monde qu’en Côte d’Ivoire. Avec le temps, ces noms migreront, mais pour le moment, ils constituent un repère géographique même si on doit exiger d’eux une pièce d’identité. Par contre, j’aimerais qu’un jour l’on m’explique comment faire la différence entre trois ou quatre personnes qui disent s’appeler Mamadou Koulibaly si on ne doit pas leur demander des pièces d’identités. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, si vous avez le malheur de demander si l’une de ces personnes est malienne, burkinabé ou guinéenne, on vous traitera de xénophobe. Là est le problème. D’autre part, il ne faut pas oublier que cinquante ans après les indépendances africaines, des milliers de gens originaires des pays sahéliens se déplacent sans aucune pièce permettant d’identifier leur origine. Doit-on se contenter de cela parce que l’on est africain ? Je dis non ! La meilleure façon de vivre en bonne entente avec ses voisins, c’est de poser des règles claires qui permettent de ne pas avoir peur de l’autre. Et moi, je suis pour ces règles. Bien sûr, des milliers de gens en Afrique sont contre les règles parce que cela les arrange. Ils disent que tout le monde est africain et donc frère. Ce n’est pas parce que je suis africain que je dois m’opposer à toute forme de règle. Comment alors instaurer une démocratie si l’on ne sait pas qui a le droit de voter et qui n’a pas le droit.
Je te fais remarquer qu’il n’y a qu’à la Côte d’Ivoire que l’on refuse le droit d’avoir des règles. Personne ne se plaint des règles appliquées dans les autres pays.
Bonsoir Cher Saint Ralph,
Hier soir je discutais avec un ami et frère haïtien qui a passé 26 ans au Congo avant de rentrer au pays. Cet ami me disait son admiration pour un « certain homme politique congolais » qui avait prononcé la célèbre phrase: « j’assume »! (Que les frères et congolais me comprennent: je n’éprouve aucune sympathie ni admiration particulières pour cet homme politique). J’ai pris cet exemple pour exprimer mon étonnement face au fait que beaucoup de mes amis et frères ivoiriens ne veulent pas assumer leur xénophobie. (Le mot a été lâché par toi-même). La théorie selon laquelle la Côte-d’Ivoire a été pendant longtemps un pot pourri ou un pays sans règle ni loi ne me convainc pas à partir du moment où cette théorie ne sort des tiroirs que lorsqu’il s’agit des burkinabès et des maliens (ou du Burkina Faso et du Mali). Cette théorie est apparue après la mort de Houphouët Boigny (paix et salut sur lui). Et plus précisément à partir du moment où Alassane Ouattara a voulu prétendre à la « chefferie suprême » de la Côte-d’Ivoire. Or le problème de l’ivoirité en Côte-d’Ivoire n’est pas, à mon humble avis, seulement un problème économique et surtout pas un problème social. C’est un problème politique! Et qui dit politique dans tous nos pays (et pas seulement dans nos pays, mais dans le monde entier) dit pouvoir, dit enrichissement, dit puissance! Quand Ouattara a été Premier Ministre, sous le Vieux, des voix ne s’étaient pas autant élevées comme lorsqu’il a (oh l’imposteur) voulu devenir le Président de ce pays! Quand la RCI a eu besoin de la main d’oeuvre étrangère et plus particulièrement burkinabè et malienne, il n’y a pas eu de contestations ni de lois ni de règles à rappeler: cela s’était fait dans un cadre légal de coopération entre pays voisins vivant en bons termes et partageant le même destin. Il y a eu un Thiam et un Touré tous deux respectivement sénégalais et guinéen, qui furent ministres en RCI. Cela n’a jamais soulevé autant de « xénophobie » contre les sénégalais et les guinéens en RCI. L’accentuation pour ne pas dire l’instrumentalisation du sentiment anti-burkinabé et anti-malien est venu du seul fait que Ouattara avait osé prétendre à la magistrature suprême. Il n’aurait jamais eu ces visées que nous n’en serions pas là et que mes amis et frères ivoiriens n’en seraient pas arrivés à laisser naître en eux le rejet de l’autre tout en se sentant obligés de se justifier de ne pas être xénophobes.
Non mon frère, je ne suis pas d’accord avec toi quand tu dis que la RCI a été un pot pourri. Pour reprendre les paroles d’une chanson zouglou, je dirais que la Côte-d’Ivoire a été « pays de paix; nous là c’est pays de paix » et la paix ne saurait exister dans un pays sans lois, ni règles. Et c’est justement parce que la RCI a toujours été un pays de paix , donc de justice, de règles et de lois que nous tous africains, en étions fiers et étions fiers de nous dire « ivoiriens » peu importe les papiers!
Ton exemple de trois ou quatre personnes qui s’appelleraient Mamadou Koulibali ne me convainc pas non plus: dans le cadre de mon boulot, j’ai eu à me rendre dans des villages du Nord de la RCI et je t’assure que dans au moins un village j’étais étonnée de voir que tout le monde s’appelait Soro ou Koné. Moi-même je n’en revenais pas au point où je m’étais demandé s’ils se moquaient de moi. Or c’est là la réalité de nos pays et plus particulièrement de nos pays d’Afrique de l’Ouest. En Afrique centrale il y a des Macaya de part et d’autres de la frontière Congo/Gabon; des Ongoualé de part et d’autre de la frontière Congo/Cameroun; des Bango de part et d’autres de la frontière Congo/ RCA. Et en France, le nombre de Jean et Pierre Dupont ne se compte pas. Le problème n’est pas dans l’exigence d’avoir des papiers ou des pièces d’identité, le problème c’est dans le discours qui accompagne cette exigence, un discours d’exclusion, de rejet de l’autre, etc…qui a fait tant de mal à des pauvres innocents pendant que Ouattara se la coulait douce ou s’embrassait avec Gbagbo après coup. C’est vrai qu’il ya des milliers de personnes qui se déplacent dans les pays sahéliens sans pièces d’identité, cinquante ans après les indépendances. Je t’apprends aussi mon frère que cinquante ans après les indépendances il y a des millions d’enfants en Afrique y compris dans le sud de la Côte-d’Ivoire , au Congo, à Abidjan et à Brazzaville qui naissent et grandissent sans acte de naissance et que pour leur en établir un il suffit de deux ou quatre témoins. Il existe encore à Abidjan comme à Brazzaville et à Kinshasa des milliers pour ne pas dire des millions de personnes qui vivent sans pièces d’identité pour n’avoir pas eu d’acte de naissance à leur venue au monde. Les campagnes de l’UNICEF ne sont pas du pipeau, crois-moi! Alors quand on n’a pas de papier établi à la naissance, et qu’on a grandi dans l’obscurité de l’ignorance au vu et au su des dirigeants de nos pays, se faire établir une carte nationale d’identité relève de l’exploit et c’est peu dire! Je ne parle pas de la génération de mes parents; eux au moins étaient nés « vers » et le « vers » se référait à tel gouverneur ou commandant colonial. Je parle de la génération de mes enfants, donc des enfants de la génération Bédié, Guéï, Gbagbo, Sassou, Diouf et Wade et Biya, etc…
Bon, il y aurait beaucoup à dire sur les lois et règles qui régissent la CEDEAO, sur la libre circulation des hommes et des biens en Afrique de l’Ouest et Centrale…
Voilà je préfère m’arrêter ici et aller allumer un cierge à Saint Louverture et à Saint Dessalines car le pays (l’île) est au bord de l’implosion avec les élections de ce jour!
Faut pas fâcher hein…nous discuter séléman!
Bien le salut.
St-Ralph,
Je ne te cache pas que j’ai été un peu interloqué par cette histoire d’ivoirité en son temps. Bonne ou mauvaise, je pense que chaque pays est libre de définir ses règles comme il l’entend. Mais je ne te comprends pas quand tu dis « Si jouir de la liberté dans un pays étranger doit pouvoir dire se mêler de sa politique, je dis NON. » C’est pourtant une évidence, non? Dans tous les pays du monde, c’est comme ça que les choses se passent.
A qui fais-tu allusion: à tous les Africains? Aux Burkinabès? Aux Maliens?
J’attends impatiemment ton article.
Christian
Bonjour Christian,
j’entendais par ne pas se mêler de la politique du pays l’idée que, l’étranger ne doit pas chercher frauduleusement une pièce d’identité locale pour peser dans les élections pour faire plaisir à un candidat. C’est ce que Houphouët-Boigny a fait. De telle sorte que beaucoup de ressortissants étrangers ont gardé cette habitude. Hamadou Kourouma le faisait remarquer dans son livre « allah n’est pas obligé ».
@ Letsaa,
Quand je parle de règles, c’est en connaissance de cause. En côte d’ivoire, des milliers de personnes étrangères possèdent une carte d’identité ivoirienne sans en posséder la nationalité ! Cela paraît étonnant mais c’est le cas. Il y a encore de milliers de gens venus des pays du Sahel qui ne possèdent aucune pièce d’identité. Parfois ils se font établir une pièce d’identité ivoirienne mais dans le quotidien ils se présentent comme ressortissant de tel ou tel pays. Incroyable mais vrai ! Ils vivent librement dans le pays. Ce n’est point parce que l’économie va mal que les Ivoireins veulent qu’il yait des règles. C’est parce qu’un jour ou l’autre il faudra les instituer. Comment peut-on savoir les besoins d’un pays si on ne sait pas qui est qui ? S’il faut appeler cela de la Xénophobie, alors je suis très fier d’être xénophobe. Et en tant que Français, je suis très xénophobe parce que j’apprécie que l’on sache qui est qui, où vit chacun, et que ceux qui ne sont pas français ne prennent pas aux votes quand nous sommes appelés aux urnes. Et en tant que français, je ne participe pas aux élections ivoiriennes. J’aime les règles claires.
De tout ce qui précède, Letsaa, si dans un village il y 50 Soro Mamadou, mon exigence c’est que dans un pays qui se veut démocratique (car il faudra un jour que ces gens votent, qu’ils aient un diplôme pour travailler) il faut établir des règles pour les distinguer afin que la société soit viable. Sinon le pot pourri continue. Sinon, demain au criera à la fraude, à la tromperie. Mon exigence ne date pas d’aujourd’hui. En Côte d’Ivoire, j’ai fait saisir les affaires d’un collègue dont on ignorait la nationalité et qui vivait de tromperie dans la ville de Bouaké où j’enseignais. Quand ma plainte au tribunal a été officielle, je me suis rendu compte qu’il avait escroqué plusieurs collègues et d’autres personnes en ville. Après sa condamnation, cet homme a dû quitter précipitamment Bouaké. Certains m’ont alors accusé d’enlever le pain de la bouche d’un africain. Par contre, j’étais très fier de mon acte. Et je le suis encore.
Bonjour Saint Ralph,
Ce que tu dis de la possession des cartes d’identité ivoiriennes par des milliers d’étrangers est valable en Côte-d’Ivoire comme en République Démocratique du Congo, comme en Afrique du Sud, comme en Tanzanie et, tiens-toi même au Soudan! Pour ne citer que ces pays là. Et cela simplement parce que l’Africain est profondément, essentiellement un marron, c’est-à-dire un chercheur de libertés: liberté de circuler, liberté de bouger, etc…Parce qu’au fond (et là c’est la Panafricaine qui parle) l’Africain lambda n’a jamais accepté les frontières de 1884, définies au mépris de l’existant. Dans l’inconscient collectif des Africains, subsistent encore ces grands empires, ces espaces où l’on circulait d’un coin à un autre.
Personnellement j’ai toujours eu beaucoup de mal à définir ce que l’on appelle « pays du Sahel » (quand bien même j’utilise cette dénomination) car, à regarder la « nature », le nord de la Côte-d’Ivoire est bien sahélien comme le nord du Togo, du Bénin, du Ghana, du Nigéria, du Tchad, du Cameroun, de la RCA et du Soudan. D’où la difficulté parfois de marier la politique et la géopolitique. Je persiste à croire que le problèmes des « étrangers » en Côte-d’Ivoire est bel et bien un problème politique contrairement à des pays comme le Congo-Brazza, l’Angola ou le Gabon pour ne citer que ceux là, où le problème des étrangers (expulsion des étrangers au Congo-Brazza en 1978 si ma mémoire ne me trahit pas, de l’Angola et de l’Afrique du sud tout récemment) était ou est avant tout économique. Le cas le plus expressif aujourd’hui est celui de la RDC où Mobutu avait « distribué » des cartes d’identité à des frères « rwandais » qui se sont installé à l’est de ce pays. Pendant des années ils ont vécu en bons termes avec leurs frères congolais (malgré les richesses du sous-sol congolais), puis vint la Politique c’est-à-dire ce qu’un musicien congolais avait nommé « Course au Pouvoir » (Tiens Bambi, tu pourrais mettre en ligne pour nous cette chanson de…je ne me souviens plus du nom du musicien). Ma lecture du cas ivoirien est que les « étrangers » sahéliens ou pas, intellectuels, planteurs, cultivateurs, enseignants, et même les « gos » libres de Yopougon avaient, de tout temps, vécu en bonne intelligence jusqu’au jour où la « Course au Pouvoir » est venu en faire des ennemis.
Si j’ai bien compris ton exemple de Bouaké, je dirais qu’à Bouaké tu as dénoncé un collègue parce qu’il était doublé d’un escroc et non pas parce que sa nationalité était inconnue. Et les escrocs, il y ‘en a partout, avec ou sans carte d’identité, de nationalité connue ou inconnue, en Côte-d’Ivoire comme en France, aux USA comme au Lesotho au Tadjikistan comme au Nicaragua; l’escroquerie de ton collègue n’avait rien à voir avec sa nationalité qui n’était pas connue.
Xénophobie? Je passe; je ne crois pas que tu sois vraiment xénophobe car dans ton cercle d’amis il y a au moins deux « sahéliens » mais tu es peut-être simplement un passionné et la passion, malheureusement, aveugle.
J’aime mieux rêver mon panafricanisme humaniste les yeux bien ouverts.
Bien le salut.
Bonjour cher St-Ralph,
Merci pour cette précision en effet qui a le mérite de la clarté.
Le temps qui passe prouve à l’évidence que l’Africain est un loup pour l’Africain. Chaque fois que des Africains me le disaient (dont notre hôte), je disais non et de ma bouche et de ma tête.
Maintenant…
Christian
@ Bambi,
La situation en Côte-d’Ivoire est préoccupante: 200km d’Abidjan la capitale c’est pas loin!
Des dizaines, des centaines et peut-être des milliers de morts sont en train de pourrir en silence et dans l’oubli; puisque les caméras sont désormais tournés vers le moyen orient.
Ni proGbagbo, ni proOuattara, Bambi, je demande que tu nous mettes ici une Déclaration (ou je ne sais pas vous appelez ça) de la Ligue contre les massacres des civils et la chasse aux sorcières: sans prendre de parti que le parti de ceux qui ont perdu la vie.
Bien le salut.
En effet LLK, 200 Km ce n’est rien du tout.
Une décla ou un communiqué? Why not!
@+, O.G.