Magnifique cours d’histoire avec Jérôme OLLANDET
26 04 2009NOTRE HISTOIRE EST TRES MECONNUE, c’est une évidence. Cela se ressent encore plus lorsque l’on discute entre Congolais et Congolaises. A qui la faute? La facilité voudrait que nous accusions directement autrui, mais cet autrui, pour moi n’est pas forcément le Caucasien, l’Occident. Il est d’abord et avant tout ceux qui ont pris les destinées de notre pays à partir du 15 août 1960, soit il y a bientôt 1/2 siècle. Qu’ont-ils fait pour nous faire connaître notre histoire? Qu’ont-ils commis comme ouvrages afin de nous permettre de regarder de temps en temps dans le rétroviseur de notre Congo afin de mieux orienter nos choix pour notre devenir commun? Au-delà des gouvernants, prenons simplement les enfants de ma génération, qui ont entre 39 et 30 ans, qu’est ce que leurs parents leur ont enseigné sur les années 60, 50, 40 voire 30? Posons-nous la question sincèrement, sans parti pris aucun.
COMBIEN D’ENTRE NOUS SERAIENT capables de retracer en 5mn ou 10, l’itinéraire de leur père ou mère, de leur village à « la ville »? J’ai de très forts doutes là-dessus car j’entends souvent mes amis me dire « ton père et toi vous discutez comme des amis, c’est incroyable, ce n’est pas le cas chez moi » ou bien « ça n’a jamais été le cas chez nous ».
SI JEROME OLLANDET N’EST PAS TRES CONNU dans le paysage culturel congolais, cet homme qui fut secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, ce juriste et historien aussi a commis un ouvrage que je ne peux m’empêcher de recommander à tous les patriotes congolais, à tous les passionnés d’histoire, à tous ceux qui aiment le droit, à tous ceux qui essaient chaque jour que Dame Nature fait, de tendre vers la vérité, mais surtout l’objectivité. L’homme – que je n’ai jamais rencontré – nous a offert un bijou qui ne peut passer inaperçu, TCHICAYA OPANGAULT YOULOU Vie politique au Congo-Brazzaville 1945-1964, aux éditions LA SAVANE. Franchement, de mémoire, c’est l’un des meilleurs livres d’histoire sur notre pays que j’aie eu l’occasion de lire, surtout sur cette période et avec 3 hommes politiques majeurs qui ont fait, agité, fabriqué et animé la vie politique de cette époque aussi dorée que troublée. Epoque pleine d’espoirs où le mot chômage n’existait pas dans le vocabulaire des Congolais. Epoque où l’on voit bien qu’à la grande différence des pays africains sous domination de l’Union Jack, il n’y avait personne ou presque au Congo qui avait l’audace de prôner la politique de Self-Government, bien au contraire, nos leaders ne poussaient l’audace que jusqu’à prôner l’égalité entre les populations européennes et africaines. Question que j’ai eu à poser à nombre de Frères et Soeurs: Comment peut-on prôner cela alors que les intérêts sont totalement antagonistes, entre des dominants, allogènes et des dominés, autochtonnes? Enfant, on m’a souvent dit que Jean-Félix Tchicaya avait vendu Franceville au Gabon, d’autres corrigeaient un peu le tir en disant Non,il y avait eu un échange entre Franceville (ville de la région de l’actuelle Lékoumou) et Mbinda (ville de l’actuelle région de l’actuel Niari). Les détails sont bien présentés, étayés. L’ascencion de Youlou? La longévité de Tchicaya? La lutte d’Opangault? Les créations de leurs 3 grands partis? La scission entre Youlou le catholique et Massamba-Débat le protestant? La fin des carrières de ces grands hommes? Qu’était un évolué sous la colonisation? Comment devenait-on évolué? Jérôme Ollandet en abordant sans concessions tous ces sujets a fait un vrai boulot d’historien, un peu comme dans Pour une nouvelle Histoire (Présence Africaine)de Théophile Obenga, son aîné. Un travail d’une objectivité rare dans un Congo où le tribalisme, voire le régionalisme sont utilisés à outrance par les Hommes politiques, au point de contaminer même souvent les élites universitaires congolaises. A tous points de vue, Ollandet, originaire de Boundji comme l’illustre Opangault ne tombe pas dans ce piège car il met en avant les carences du leader du MSA (Mouvement socialiste africain) dans sa démarche de la conduite des affaires de l’Etat, notamment sur la question de l’indépendance nationale.
UN SEUL DOMMAGE, VRAIMENT: comment des hommes d’un tel talent peuvent mettre autant de temps à nous transmettre leur savoir, leurs connaissances, leur culture? C’est dommage! Vraiment dommage car j’ai peur qu’avec la disparition de ces baobabs de connaissance nous nous retrouvions comme coupés de notre passé. Au contraire de pays comme le Cameroun, le Sénégal, rares sont les universitaires congolais qui nous ont produit des ouvrages d’une telle qualité.
A CET EFFET, A TOUS CEUX QUI auront lu cet article, je suis à la recherche des coordonnées, entre autres de Monsieur Willy Ognami, petit-fils de de Jacques Opangault pour plus de recherches concernant le parcours de ce dernier.
Obambé GAKOSSO, Avril2009©, All Rights Reserved
MERCI POUR CETTE INFORMATION. JE SUIS CONTINUELLEMENT A LA RECHERCHE DE NOTRE HISTOIRE. BIEN DES CHOSES A TOI.
j’aime votre cour parce que il ya des choses très important . merci pour c’est information ; et bonne chance.
Cher Obambé Ngakosso,
C’est par hasard que j’ai trouvé ton commentaire sur l’ouvrage de Jérôme Ollandet au hasard des investigations sur le net.
Peux-tu me dire où l’on pourrait se procurer l’ ouvrage dont tu parles en région parisienne?
Je profite de la même occasion pour te recommander un autre qui aborde les relations entre Youlou et Opangault vues de l’intérieur.
Il s’agit du livre de Georges Mazénot : Le dernier Commandant (Harmattan).
georges Mazénot qui était préfet dans la Cuvette peu après les indépendances restitue avec finesse les relations complexes entre ces deux leaders parcequ’il les a fréquentés de façon rapprochée.
S’agissant de Jacques Opangault, tu peux prendre connaissance avec son fils qui travaille à la SNE. Il s’appelle également Opangault.
C’est une vieille connaissance que je n’ai pas revue depuis plus d’une dizaine d’années.
Si tu lui écris par l’adresse de la SNE de Brazzaville, le courrier devrait pouvoir lui parvenir et il aurait peut-être des choses à dire sur son père…
Je profite de la même occasion pour te communiquer un lien qui te permettra de consulter sur le net une thèse soutenue à Lille concernant le phénomène du « Otwèrè » chez les Mbochi.
http://127.0.0.1:4664/search?q=Joseph+Itoua&flags=68&num=10&s=lYu-WK_xbYa0wjyxz3iMICRejzQ
Il s’agit d’une étude de fond qui permet de comprendre les soubassements culturelles des enjeux de pouvoirs dans notre pays.
L’ouvrage qui a été écrit par le même auteur est également très intéressant.
Mbote Molekinzéla,
Na sepeli mingi na ndenge na zo tanga yo awa.
Le livre de Jérôme Ollandet n’est pas vendu en France. L’enseignant chercheur l’a publié auprès d’une très modeste maison d’éditions qui, visiblement ne maîtrise pas les circuits de distribution et ne fait aucun effort pour promouvoir ce livre, ce qui est dommage. Tu as deux possibilités : soit tu contactes directement Les Dépêches de Brazzaville, soit tu vas voir le libraire le plus proche de chez toi auprès de qui tu pourras passer commande, ce qui revient un peu au même car eux aussi contacteront au final Les Dépêches de Brazzaville. Si tu as de la chance, tu peux avoir le livre entre 2 et 3 semaines, sinon plus.
De Georges Mazénot, je ne connaissais que ce livre, souvent cité comme référence, Carnets du Haut-Congo, 1959-1963, chez le même éditeur (l’Harmattan). Merci pour cette référence, je tâcherai de me le procurer et d’en parler ici même.
Dans la famille Opangault, il y avait l’arbitre, mais il est décédé depuis un moment. J’écrirai donc comme tu me l’as conseillé à la SNE, en espérant que M. Opangault fils reçoive mon message et me réponde.
Concernant la thèse de Joseph Itoua, je l’ai découverte l’an passé sur le Net et en ai déjà recommandé la lecture à certaines relations. C’est notamment grâce à lui que j’ai pu lire, pour la 2ème fois quelque chose sur le résistant, mon presque homonyme, Obambé Mboundze (la 1ère fois, c’était dans un petit ouvrage de M. Elenga Ngaporo qui avait réagi négativement à l’érection du Mausolée de Brazza). La thèse de M. Joseph Itoua est très intéressante et devrait un peu plus être vulgarisé. Je lui ai envoyé une lettre via sa maison d’éditions, en vain.
Merci encore d’être passé dans mon village et aussi pour ces informations, Obambé.
Monsieur Obambe
Je suis un jeune congolais de 24 ans très interréssés par l’histoire de notre pays. En effet, je m’y suis envesti certes un peu tard lorsque je voulais comprendre et écrire l’histoire de mon père et surtout de retracer l’arbre généalogique de ma famille.
Ainsi, j’ai trouvé mieu de le généraliser en voulant bien comprendre l’histoire de mon pays pour mieu cerner les facteurs clés des discordances ethniques qui subsistent entre nous congolais.
D »ailleurs, J’avoue que l’interet à connaitre notre origine est beaucoup plus la motivation des congolais à l’étranger, alors que ceux qui sont au pays n’espèrent plus à un Congo prospère, mais sont très complexés et anthousiamés à connaitre les cultures étrangères notamment occidentales. Je ne citerai que la musique, la politique, le sport, … sans pour autant se soucier du fait que c’est nous le Congo de demain!!!!!!!
Je tacherai de bienn noter les références sur les livres que vous m’avez passées afin de bien m’enquerir de la richesse de notre histoire.
Alder Méhir
Bambi,
Il en va de certains faits et « choses » de notre vie comme il en va de certains de tes textes comme de cette puce que l’on nomme aussi chique (liyandzi). Quand elle s’installe dans ton orteil, tu peux l’ignorer un jour, deux jours, trois jours…puis au quatrième jour tu ne peux plus l’ignorer: t’es obligé de te gratter là elle s’est confortablement installée.
J’ai voulu certains sujets de tes articles, mais…c’est tout se passe comme avec la chique…
Dommage que Joseph Itoua ne t’ait pas répondu (via son éditeur). Essaye donc par une lettre recommandée avec accusé de réception par l’adresse de l’université où il enseigne. Tu peux aussi vérifier auprès des personnes de l’ambassade qu’il cite nommément (elles sont en vie, il me semble!).
Pour M. Opangault fils, il vaut mieux passer par ses amis. J’ai découvert un texte de ce M. par un couple ami. Je peux t’assurer qu’il est d’une grande probité intellectuel. Il est sans doute bien là où il est cependant j’imagine qu’elle doit être sa frustration, celle d’un destin littéraire contrarié. Notre pays est un pays qui tue ses propres compétences, qui n’encourage pas l’éclosion de la productivité intellectuelle surtout lorsque l’on appartient à une certaine génération. Le livre de Pierrot Eboundit en est une des multiples révélations. Le fils Opangault qui avait un destin d’intellectuel de haut niveau, se retrouve administrateur/directeur de compagnie. Destins mêlés pour paraphraser Maryse Condé, que nenni: destins avortés.
Enfin le professeur Elenga Ngaporo: un homme d’une simplicité exemplaire, qu’il m’ait arrivé de rencontrer dans certaines conférences sur la place de Paris comme ailleurs. Elenga Ngaporo était pour moi l’humilité faite homme. Si tu mets bout à bout ou côte à côte la simplicité, l’élégance (pas du genre SAPE), mais l’élégance de l’Etre et pas dans l’Avoir, l’humilité, le calme, (je m’arrête là)…on ne peut que se dire: il appartenait à la « classe » de mon grand-père et ce genre d’hommes…le Congo n’en produit plus beaucoup de nos jours. Et cette mort qui nous l’a volé, nous ne pouvons que la traiter de « Merveilleuse mort de rien » (Aimé Césaire dans « les armes miraculeuses »)
Voilà Bambi, j’ai fini par gratter ce liyandzi (chique) qui démangeait tant mon orteil. J’espère qu’il va se calmer à présent et ne me poursuivra plus comme « l’oeil de Dieu qui était dans la tombe et regardait Caïn. » (Victor Hugo).
Bien le salut.
Jeune frère,
Je t’ai lu dans tes différentes réponses à mon endroit. Merci pour tes belles réponses, et je t’avoue que j’ai fait lire cela à ma fille qui m’en veut de lui avoir donné un prénom occidental. Comme je regrette!!!
Je ne connaissais pas ce livre (je ne lis souvent que les journaux) et il a l’air très intéressant.
Ne le prends pas mal, mais serais-tu originaire de Boundji? Je vois que tu cites Ollandet et Obenga et, sans être tribaliste, il est normal de parler des gens dont on se sent très proches ou que l »on connaît?
Un Compatriote
Mehir Alder bonsoir,
Sois le bienvenu dans ce village qui est aussi le tien. Tu sais, tes projets sont nobles et, de là où se trouve ton pater, il sera fier de toi, plus encore qu’il ne l’est aujourd’hui le jour où tu commettras cet ouvrage. A 24 ans, il n’y a pas beaucoup de Congolais qui soient capables, comme toi de parler du Congo comme tu sais si bien le faire. Avec toi, la qualité de polyglotte (« polylingue », lol !) accolée aux Africains n’est pas usurpée.
@ Letsaa la Kosso,
En effet, j’aurais du écrire comme tu me le conseilles à J. Itoua. Ce sera fait.
Le fils Opangault, au pays, je n’ai pas utilisé les bons canaux. Le courrier envoyé doit se balader entre ciel, terre et mer.
Ton texte me renvoie des années en arrière, car je n’ai pas su profiter du savoir, de l’expérience et des connaissances de certains.
« J’ai découvert (…) est d’une grande probité intellectuel » On ne cesse de me le dire, mais il faut dire qu’il a été à très bonne école.
« Notre pays est un pays qui tue ses propres compétences, qui n’encourage pas l’éclosion de la productivité intellectuelle surtout lorsque l’on appartient à une certaine génération » Le pays a démissionné. Au sujet de la mort de Th. Sankara , tué par ses propres frères d’armes, Joseph Ki-Zerbo répondit simplement : « La Révolution mange ses enfants. » Voilà ce qui se passe au pays depuis des années. Nous avions espéré qu’avec l’élection d’un universitaire, un semblant de changement se produirait, au moins sur ce plan. To kosamaki !
@ Un Compatriote.
Ne te formalise pas, il faut bien être de quelque part. Je ne suis pas de Boundji et je n’ai pas non plus eu l’occasion d’y aller physiquement. Juste astralement. C’est déjà pas mal, non?
Encore merci, @+, O.G.
Il n’y a pas assez de Congolais qui attachent du prix à remémorer les consciences, à renseigner, et à enseigner la culture et la tradition africaines comme vous le faites, à l’instar de nos amis ouest africains qui sont sans complexe.
Merci de votre énorme contribution à pouvoir mettre en honneur, les nôtres qui ont joué un rôle déterminant à une certaine époque donnée de notre histoire. La jeunesse moderne a besoin d’avoir un soubassement de sa culture en vue de l’arrimer avec la modernité.
Toutes mes félicitations./
Bonsoir Phil,
Je ne sais pas si nous avons déjà eu le plaisir de te lire ici. En tout cas, sois le bienvenu.
Hé oui, notre histoire est négligée, bafouée, méconnue. Nous avons les atouts aujourd’hui non seulement pour mieux la connaître, mais en plus pour la diffuser au maximum. Il n’y a plus qu’à.
Merci en tout cas.
@+, O.G.
Jai 24ans je reside à brazzaville c vremment un plaisir de voir des congolais échangés sur un passé relatif à lhistoire de leur pays. Nous congolais nous devons connaitrent ceux qui ont changés l cours de notre histoire,ces trois premières figures de la politique congolaise je cite:felix tchikaya,jacques opangault et fulbert youlou, comme l’assimilait « jérôme ollandet » à «une partie de chasse aux fauves que seuls quelques braves gens entrainés par un idéal indéfini osaient entreprendre».je vous encourage car au pays les gens ont mis une croix sur le passé d notre pays..contunué à laisser votre expérience et votre réalisme s’exprimé.
Hi!
Mes féélicitations pour les thèmes abordés.
Il fait toujours bon de connaitre l’histoire de son pays. Pour se procurer l’ouvrage de Mr Ollandet, veuillez nous contacter à travers cette adresse.
Merci.
Bonjour J. Olland,
Bienvenu dans cet espace qui est vôtre. On essaie de faire ce que l’on peut et j’espère que ce très modeste billet aide à son niveau à faire connaître cet ouvrage de qualité.
@+, O.G.
Bonjour Nzengo Boris,
Désolé, mais ton message m’avait échappé. Je te souhaite aussi la bienvenue dans ce village d’échanges.
@+, O.G.